Eh oui, elles arrivent à grands pas! Et souvent, elles sont synonymes d’anxiété. Pour nous, les fêtes ont tant été synonymes d’excès et d’intensité, qu’on a fini par décider d’aller s’isoler dans les bois, sur une île pendant les vacances.
Les démons de Noël
Ouaip, nous étions terrifiés de voir nos enfants se transformer en démons malpolis, de déchirer l’emballage de leurs mille cadeaux en vitesse, tout en criant, « j’en veux un autre!!!!!!!! ». Plus plus plus, il en fallait toujours plus et le cadeau précédent était oublié en quelques secondes, avant même d’avoir été adopté ou encore plus important — apprécié. L’ho-rreur. Ça ne valait même plus la peine de leur acheter un truc spécial… Car le plus gros, le plus grandiose des cadeaux prendrait le dessus — un cadeau anonyme qui n’appelait pas la reconnaissance et qui deviendrait désuet bien rapidement. Un cadeau qui rendrait les dix autres cadeaux invisibles, des « choses » devenues encombrantes et envahissant leurs chambres déjà pleines de jouets intouchés.
Et donc, la simplicité volontaire
Alors oui, une île, pendant toutes les vacances. Comme il fallait prendre l’hélico pour s’y rendre, il n’était plus question d’apporter douze boîtes plus grosses les unes que les autres pour émerveiller les petits hommes. La première année, on s’est senti « cheap ». Chacun avait une chaussette de Noël pleine de petites surprises (pour adresser l’habitude de « quantité ») et un « gros » cadeau (plus cher) — en l’occurrence des legos ou playmobils. Pour réduire l’espace occupé par les offrandes dans l’hélico, nous avions même déballé les jouets et les avions emballés dans des taies d’oreiller (fini le déchirage inconscient de papier et le gaspillage pour une seconde de beau!).
Et puis, nous ont-ils reniés?
Eh bien non! Souvent, on s’imagine que ce genre de virage n’est pas possible avec les enfants, quand on a créé une habitude. Je me demande bien si ce n’est pas nous qui ne sommes pas capables d’accepter un changement. En réalité, je n’ai senti aucune déception de la part des petits… Peut-être étaient-ils même soulagés d’avoir moins de « mercis » vides à dispenser et de pouvoir se concentrer sur un seul cadeau!
Et vlan, c’est comme ça que nous avons créé de la magie sans avoir besoin de choses grandioses, de fla-fla, sans avoir besoin de paquets-immenses-colorés-emballés-brillants-et-tout-le-patatras!
Extrême? Oui, merci.
Vous vous dites peut-être que c’est un peu extrême de s’isoler sur une île? Oui, tout à fait. Mais oh combien agréable. Et en prime: le petit plaisir de ne pouvoir porter que des combines de ski pendant deux semaines! Et bon aujourd’hui, nous avons compris l’essentiel et nous sommes capables de reproduire ce Noël magique sans flafla et sans excès, peu importe où nous sommes (la preuve à venir sous peu cette année).
Et pour être honnête, ce qui est souvent beaucoup plus difficile à gérer, c’est les autres 🙂 … Ceux qui ont du plaisir à acheter plein de cadeaux, ceux qui sentent que leurs cadeaux ont plus d’importance s’ils sont gros, s’il y en a beaucoup, si l’enfant crie « WOW » en voyant la boîte suremballée avec plein de bouclettes, de chouchous et de rubans.
Suggestion : un cadeau éphémère
À ceux-là, parce qu’on sait que tout ça vient du cœur, je leur propose de se remémorer leur enfance, les grandes choses qui ont marqué leur imaginaire. Était-ce une grosse boîte bien colorée? Une boîte de légos? Un jouet immense? Je ne crois pas. Pour moi, c’était les moments passés en famille, comme la soirée aux Grands Ballets à voir Casse-Noisette avec ma marraine. Pour moi, Noël, c’était écouter des chants en décorant le sapin avec ma petite famille. C’était déballer ma chaussette dans le lit de mes parents et manger les clémentines et le chocolat qui s’y trouvaient (ah les paires de chaussettes débiles que ma mère nous achetait!).
Les neurones, pas la carte bancaire!
Pensez-y bien, avant de vous assujettir à la folie de Noël cette année — que pourriez-vous offrir à quelqu’un sans les encombrer — un cadeau réellement spécial qui vous unira davantage et qui fera découvrir à cet enfant ou à cet être cher quelque chose de nouveau, de mémorable?
Chère Marion, ton article est vraiment top!! C’est le bon sens même, et tu nous fait partager pleinement votre bonheur de moments délicieux et simples. Il m »à fallu 50 ans pour aspirer à cette simplicité mais c’était par réaction aux manques de l’enfance. Aujourd’hui comme toi japprecie le peu et trouve l’essentiel dans les moments précieux passés avec mes petits. Tu as une très jolie famille et tu la mérites bien. Bises à vous 5. Nicole
Ah chère Nicole, merci pour ces bons mots qui me font chaud au coeur! C’est vrai que parfois, on cherche midi à quatorze heures, alors que l’essentiel est juste là devant nous 🙂 Cela dit, ça parait que tu sais profiter de l’essentiel, et ça fait de toi une personne rayonnante aux petits yeux pétillants, des plus agréables à côtoyer. Bises!